Le coût caché du stress thermique
Alors que les températures continuent d’augmenter partout dans le monde, le stress thermique est devenu un problème critique dans la gestion des fermes, entraînant des taux de mortalité et des pertes financières significatives. Le stress thermique survient lorsque la chaleur produite par l’animal dépasse sa capacité à la dissiper, ce qui a un effet négatif sur les performances, la santé et les taux de survie.
Le bilan économique
L’impact économique du stress thermique sur la production animale est considérable. La mortalité représente non seulement la perte immédiate de l’investissement dans l’animal décédé, mais également une occasion manquée de revenus futurs provenant de la viande, des œufs et de la progéniture. De plus, même lorsque le stress thermique n’occasionne pas la mort des animaux, il engendre des coûts cachés, notamment une diminution des performances globales du troupeau et une augmentation des frais vétérinaires en raison de problèmes de santé liés à la chaleur.
Prenons l’exemple d’une ferme de reproducteurs de poulets de chair dont la moyenne de production est de 135 poussins par reproducteur par cycle. Voici quelques calculs :
- Le prix moyen d’un poussin produit est de 0,72 $
- Un taux de perte de 0,5 %, équivaut à 0,675 poussin par reproducteur
- Au total, cela se traduit par une perte de 0,49 $ par reproducteur (soit 0,675 poussin par reproducteur x 0,72 $ par poussin).
- Ce montant dépasse largement l’investissement dans un programme estival complet qui coûte 0,15 $ par reproducteur. Le programme inclus : solution vitaminée liquide lors d’une vague de chaleur de 7 jours, de la protéase pendant la période estivale et des acides organiques + huiles essentielles protégées pendant 2 mois (0,04 $, 0,06 $ et 0,05 $ par reproducteur, respectivement).
Investir dans la prévention
Les mesures préventives contre le stress thermique représentent un investissement stratégique dans la longévité et la productivité des fermes. Les améliorations des installations, telles que de meilleurs systèmes de ventilation, des structures d’ombrage et des méthodes de refroidissement par eau, peuvent réduire considérablement la charge thermique des animaux. De plus, les programmes de nutrition de précision avancée peuvent jouer un rôle essentiel, car ils sont conçus pour fournir les nutriments nécessaires de manière optimale afin d’assurer que les animaux ont tout ce dont ils ont besoin pour maintenir leurs performances.
La nutrition avancée implique, entre autres, l’inclusion d’antioxydants pour lutter contre le stress oxydatif lié à la chaleur et de sources d’énergie plus accessibles pour réduire la chaleur métabolique associée à la digestion.
Conclusion
Investir dans des mesures préventives contre le stress thermique n’est pas seulement un coût, mais un investissement essentiel dans la durabilité et la rentabilité des fermes. En mettant en œuvre des améliorations des installations et des stratégies de nutrition avancée, les producteurs peuvent améliorer le bien-être des animaux, leurs performances et leurs résultats. Alors que le climat continue de remettre en question les pratiques d’élevage conventionnelles, l’adoption de telles mesures est non seulement judicieuse mais aussi essentielle pour l’avenir de l’élevage.
un expert
Jefo